Maîtriser l’élégance masculine : 7 principes pour penser comme un sartorialiste

Costume, cravate rouge avec points de polka et carré de poche

L’art sartorial est un art complexe, car il faut porter son attention sur de nombreux détails qui forment un tout. Si vous réussissez, c’est toute votre allure qui s’en trouvera transcendée.

Échouez sur l’un d’eux et c’est l’ensemble de votre tenue qui sera déséquilibrée. Si vous voulez court-circuiter les erreurs classiques, et en imposer immédiatement, sachez reconnaître les fausses bonnes idées, dont nous vous dressons la liste.

Première idée reçue : mieux vaut acheter un costume noir

Pour les femmes le noir possède beaucoup de qualités, amincissantes, élégantes. Pour le costume homme il en va tout autrement.

Le noir est la couleur du deuil en Europe, et c’est en cette occasion que vous pouvez arborer sans crainte votre costume noir. Si et seulement si, vous ne commettez pas d’impairs en associant vos chaussures : il faut à tout prix éviter les tons de marron, comme on voit pourtant si souvent.

Le noir serait en quelques sortes réservé aux sartoriaux avancés qui sauront relever le costume avec les accessoires parfaits : cravate, chaussettes, pochette. Autrement dit, si vous ne manipulez pas encore avec aisance cette petite touche de goût, abstenez-vous de porter du noir dans un premier temps !

Profitez de l’expérience de Giorgio Armani qui vous orienterait vers le bleu (bleu marine, bleu intégral, bleu profond) : le summum de l’élégance masculine selon lui.

Deuxième idée reçue : les chaussettes doivent être grises ou noires

Contrairement à l’idée répandue, porter des chaussettes ternes et discrètes ne convient pas aux gentlemen qui portent le costume. C’est par commodité, par facilité, et pour ne pas attirer l’attention que les hommes portent des chaussettes noires ou grises. Par manque de connaissances, ils portent des couleurs neutres.

Pourtant, une paire de chaussettes non coordonnées au costume, de couleur tranchante réhausse n’importe quelle tenue masculine. Il ne s’agit pas de porter des happy socks avec des motifs amusants, même si vous pouvez les porter avec une tenue décontractée.

Il s’agit de porter des chaussettes de luxe, en fil d’Écosse et adaptées à votre style sartorial. Par exemple, Mes chaussettes rouges propose un choix de chaussettes pour chacun de vos looks, comme le très apprécié style Ivy League. Ainsi, sans commettre de faute, vous pouvez choisir dans toute leur gamme une association de chaussettes sartoriales.

Osez le motif, osez la couleur !

Troisième idée reçue : le costume croisé est dépassé

Peut-on dire que ressembler à Cary Grant, Fred Astaire, Clark Gable ou Sean Connery est dépassé ? Ces acteurs ont été élevés au rang d’égérie de l‘élégance masculine. L’élégance est indémodable.

Ce qui leur conférait une véritable stature, c’est la coupe de leur veste croisée. La coupe doit absolument être ajustée pour ne pas flotter devant car c’est ce détail qui fait discussion dans le monde sartorial. Et qui ruine votre silhouette. Uniquement ce détail. Tout le reste est approuvé.

D’où l’intérêt de la demi-mesure ou de la grande mesure.

Sachez que l’on propose aujourd’hui des vestes demi croisées déstructurées, dans des matières comme le lin effet denim. C’est la spécialité de Brunello Cucinelli qui vous habille également pour le tennis ou le polo des pieds à la tête.

La mode passe, le style reste.

Quatrième idée reçue : les boutonnières actives prouvent la fabrication sur-mesure

Il est commun de penser que dans le prêt-à-porter, les boutonnières sont fermées. Ce simple geste de découdre et d’ouvrir la boutonnière prouverait qu’une action à la main à été réalisée et que donc, la veste ou la chemise seraient forcément réalisées en sur-mesure ou en grande mesure.

Mais à quoi sert réellement une boutonnière active ou fonctionnelle ?

  • Elle permet de remonter ses manches lorsqu’on se lave les mains.
  • Elle permet de porter des boutons de manchette.
  • De nos jours, elle permet de remonter ses manches pour éviter de salir le vêtement par son frottement contre un bureau, lorsqu’on tape à l’ordinateur par exemple.

Les nouveaux entrants dans le monde sartorial considèrent qu’il est de bon ton de montrer que leurs boutonnières sont bien fonctionnelles. Sauf qu’en réalité, on peut parfaitement faire ouvrir les boutonnières fermées après achat.

​Pensez comme Hugo Boss, qui ne juge pas la tenue à cet élément de détail, mais à la qualité globale du costume.

Cinquième idée reçue : assortir sa cravate avec sa pochette

Si vous avez acheté un ensemble cravate et pochette assorti, évidemment on en trouve et on en vend, vous êtes tombé dans le piège.

La légende veut que l’on assortisse ses accessoires, ce qui est vrai pour les femmes qui peuvent assortir un sac et des chaussures, un sac et une ceinture, sans faire de faute de goût. En ce qui concerne l’homme, malheureusement ça ne fonctionne pas. Cela manque de complexité, de recherche.

Vous pouvez assortir le motif, éventuellement, mais sans cumuler avec le coloris.

Pour savoir comment faire, prenez simplement le temps d’essayer une pochette avec une cravate différente et vous aurez la surprise de constater que vous pouvez marier des pièces détonantes.

Sixième idée reçue : la mode n’est pas faite pour durer, le style l’est

C’est encore une discussion à vent contraire pour combattre les normes et amener une réflexion poussée sur la fonction de la mode et l’existence du style comme éléments distincts.

​Si on se réfère à l’art sartorial au cours de l’histoire, au travers du style classique masculin, il est évident que l’on ne s’habille plus comme à l’époque des chevaliers et qu’on ne porte plus de toges, ni de fraise autour du cou, alors qu’en leur temps, ces éléments étaient la marque du bon goût. Donc du style. Qui devrait être indémodable.

Or ces artefacts sont bien passés de mode.

Il y a donc bien un lien étroit entre mode et style, mais un lien qui se tisse sur une très longue période et qui, à l’échelle d’une vie, nous fait penser que le style est indémodable alors que la mode passe.

​La mode se calcule en collections saisonnières, soit tous les 6 mois, et le style fait une boucle temporelle et revient tous les 10 ans.

Ralph Lauren n’a aucun complexe à marier les tendances contemporaines avec les styles classiques. Voilà de quoi ouvrir des perspectives.

Septième idée reçue : le style est une affaire personnelle

Une création originale est la somme des influences et des images que l’on a conservées, sans en avoir conscience, dans notre mémoire.

Aussi, dire qu’on invente un style, ou qu’on a un style strictement personnel, c’est ne pas comprendre les mécanismes humains. Nous ne créons rien, nous adaptons en fonction de nos besoins.

Aussi, être perméable et être influencé ne signifie pas que vous n’avez pas de personnalité. Mais plutôt que vous prenez plaisir à suivre les tendances et les évolutions et que vous vous les appropriez.

De toute façon, vous êtes unique. Il n’y a que vous qui portez un pantalon ou une veste de cette façon !

Le sartorialisme en question

Finalement, même si l’étymologie du mot est ancienne, ce terme n’existe que depuis le XIXᵉ siècle. Il faut savoir rester humble et surtout créatif, et c’est cela que nous apprend le mouvement sartorial : avec les éléments de notre époque, de qualité, savoir faire preuve de bon goût et d’originalité.

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