Les peuples les plus anciens du monde maîtrisent-ils l’art de l’habillement ?
Une chose est sûre, le vêtement se porte depuis des centaines de milliers d’années. Encore très récemment on a découvert une empreinte de semelle de chaussure datant de 148 000 ans.
Alors, l’Homo Sapiens savait-il coudre ? Avec les outils qu’il s’était façonnés oui. Mais de là à imaginer qu’il fabriquait un col alors qu’il essayait juste de faire tenir une peau de bête autour du cou. Il ne faut pas trop divaguer.
L’assemblage des peaux de bêtes chez les Inuits
Pour ce peuple, l’assemblage des peaux de phoque et de caribou est un art qui requiert un certain niveau d’expertise. Rien n’est laissé au hasard. La prise de mesure se faisait sur la personne à qui le vêtement était destiné. Et les différentes pièces étaient dessinées à même le cuir à l’aide d’un os pointu. Ensuite, la découpe se faisait grâce à un ulu, et la couture avec du tendon. Le rôle de tailleur est réservé aux femmes du clan.
La technicité, coudre la peau de bête, et la recherche du sur-mesure sont autant d’indicateurs qui nous laissent penser que l’habillement était déjà considéré comme un parement, certes utilitaire.
Les accessoires sont utilisés depuis 100 000 ans
Se faire beau est une attitude qui existe depuis Homo Sapiens : on a retrouvé des colliers en coquillages en Afrique, et on suppose que Néandertal utilisait les pigments de peinture pour colorer et décorer la peau (ce qui n’est pas hors de propos car les aborigènes qui évoluaient entièrement nus avant la colonisation n’avaient pour seule parure que la peinture sur le corps).
L’accessoirisation est la preuve incontestable que l’esthétisme et le rituel du paraître existaient dès que l’homme a évolué vers son aspect moderne.
Grecs, Romains ou Égyptiens : qui sont les vrais ambassadeurs du sartorialisme ?
La mode chez les Romains
La tenue est un marqueur social pour les Romains. On peut distinguer une femme mariée d’une célibataire à l’aide d’une simple ceinture. On peut deviner le statut social d’un homme grâce au tissu de sa toge. Les matières privilégiées sont la laine et le lin.
La mode se reflète dans les coiffures (on utilise déjà des perruques), dans les bijoux qui parent les bras et les jambes, et dans les chaussures qui sont brodées et perlées.
La mode chez les Grecs
La toge romaine est à l’Empire romain ce que le chiton est à l’Empire hellénique. Cette vaste pièce de tissu, classique, souvent en laine, se porte pour couvrir l’avant et l’arrière du corps chez les deux sexes. C’est par la femme et ses accessoirisations, puis grâce aux enrichissements culturels du Proche-Orient, que la diversité apparaît. Notamment dans les textiles avec le travail de la soie, et le travail du cuir pour les chausses et les ceintures.
La mode chez les Égyptiens
Comme le climat ne permet pas d’alimenter un large choix de tenues, la garde-robe est principalement constituée de vêtements en lin, un simple kilt masculin et une pièce ample pour les femmes. Ce sont les bijoux qui constituent les parures essentielles à la beauté égyptienne. Souvent en or et en pierres précieuses pour les plus riches, et pour chaque partie du corps, les parures reflètent le statut social.
On doit le maquillage des yeux aux Égyptiens, ce long trait de Khôl sert en fait d’antibactérien. Les femmes maquillent leur bouche, leurs pommettes avec du fard, et prennent des bains parfumés.
Toutes ces tenues vestimentaires et ces parures ont continué d’inspirer les créateurs comme Madeleine Vionnet connues pour ses robes sculpturales plissées au style imitant les tenues grecques, et que l’on trouve toujours dans les vestiaires des dames de tous les milieux.
Qui sont les ambassadeurs du sartorialisme au XXIème siècle ?
Gianni Agnelli : le premier influenceur mode pour homme
L’héritier de l’entreprise Fiat a fait travailler tous les tailleurs du monde. Le costume traditionnel sur mesure est sa panoplie préférée mais il était aussi exubérant et a marqué son époque avec sa maîtrise du détail décalé.
Agnelli est une référence de mode. C’est la montre portée par-dessus la manche. C’est la cravate par-dessus le pull. C’est le premier à ouvrir les boutons de sa chemise pour montrer un nouveau style de vie pratique. C’est lui le premier qui porte des chaussures de sport avec son costume.
Et à utiliser son image pour créer un personnage mémorable, mais toujours dans les hautes sphères.
Tom Ford : charme de l’homme et du vêtement
Cet homme porte le statut d’ambassadeur du sartorialisme et représente les États-Unis.
Grâce à la résurrection du smoking pourpre pour Gucci, à sa participation au défilé Rive Gauche chez Saint-Laurent puis, de retour aux USA, à ses propositions de mises en scène de défilés, l’homme est multi récompensé par ses pairs. Même si ses idées de tenues n’ont pas toujours rencontré le succès.
Alessandro Squarzzi : 3 fois nommé dans les best dressed men in the world
Voici notre ambassadeur pour l’Italie. Cet entrepreneur du milieu de la mode est aussi collectionneur de vêtements. Le dandysme, c’est lui. Il pourra porter le costume, une cravate en fonction de l’occasion, mais il aime opter pour son basique préféré : le jean et le t-shirt blanc. Le vrai luxe, c’est s’extraire des convenances pour redonner du sens aux basiques avec élégance.
Justin O’Shea : porter le costume 3 pièces quand on est tatoué
Sa normalité c’est d’aller chez le tailleur pour hommes. Ses chemises sont de grande mesure, sa barbe en coupe hipster, et son corps truffé de tatoos. C’est une sartoriale star qui a œuvré comme directeur artistique et acheteur mode avant de lancer sa propre ligne masculine.
Vous pourriez facilement vouloir le même style sartorial réussi. Maintenant, vous pouvez grâce à sa collection.
Hugo Jacomet : l’homme qui en parle le mieux
Grâce à son blog sur l’élégance masculine, Jacomet offre une tribune à tous les contemporains du sartorial. Passionné de l’art tailleur mais aussi de l’art bottier, il est aussi l’ auteur de 3 best sellers et engage une communauté d’aficionados qui seront aidés par leurs lectures. Des ambassadeurs du raffinement et du bon goût.
Le mariage de la tradition et de la modernité
Voici l’essence même du sartorialisme. L’élégance masculine se décline à travers l’art sartorial en conjuguant savamment le brut et la finesse, la sophistication et la simplicité. C’est le trésor que nous lègue le temps.