Certes, à Paris, vivent les maîtres tailleurs anthologiques de la grande mesure. Mais le carré de la mode ne se limite pas à l’avenue Montaigne. Il se pourrait même que des tailleurs créateurs préfèrent la stimulation de la rue Montorgueil ou même de Château-Rouge, pour s’inspirer des styles du quotidien et laisser leur art s’épanouir.

 

 

Les ateliers historiques de la capitale française

On compte de tête les maisons de grande mesure ultra réputées en France et à l’étranger. Les tailleurs pour hommes sont plus nombreux que les tailleurs pour femmes, ce qui peut paraître étrange tant on prête à la gente féminine une appétence toute naturelle pour la mode.

Pourtant, c’est bien la confection de costume masculin qui demeure l’étalon de la grande mesure.

 

​Grande mesure masculine : les grandes maisons parisiennes

​De tradition italienne, anglaise ou française, ces tailleurs de la grande mesure occupent les rues de Paris.

  • Cifonelli : formés à la couture anglaise, assimilés à la coupe italienne et éternels étudiants du style français, les Cifonelli possèdent un héritage unique : l’épaule Cifonelli. De par sa forme et son montage, l’épaule Cifonelli se distingue et cela fait consensus mondialement. Toutefois, sans vouloir s’arrêter à cet élément de détail, la ligne du costume est particulièrement travaillée, avec d’autres spécificités au niveau de la veste et des techniques de couture. L’homme Cifonelli doit être viril et c’est grâce à la ligne de leur costume en grande mesure que tous les hommes le deviennent. Pour le bespoke tailoring, rendez-vous dans la boutique du 31 rue Marbeuf à Paris.
  • Camps de Luca : L’alliance inédite d’un tailleur espagnol (Camps) et d’un tailleur italien (de Luca). De cette alliance naquit le cran parisien. Puisque tous deux s’installèrent dans le même atelier après la guerre, il est naturel que le style vestimentaire français ait largement inspiré ces créateurs. Le costume de grande mesure Camps de Luca est façonné pour le confort, dans le souci de la liberté du mouvement. Ce qui le place dans un style différent de la coupe anglaise et de la coupe italienne de Cifonelli. Rendez-vous au 1er étage du 11 rue des Pyramides (réservation obligatoire) pour rencontrer les tailleurs formés par Mario de Luca lui-même.
  • Smalto : l’élève star de Camps de Luca a mûri et a su faire prospérer l’héritage transmis par l’école du cran parisien. Smalto a respecté la création originale et l’a fait évoluer : il a sa propre touche maintenant : le cran Smalto autrement nommé cran de revers à l’équerre ou encore, cran couture. Il a travaillé avec exigence sa propre épaule qui permet au col de rester en place derrière la nuque. Bien sûr, les boutonnières sont cousues à la milanaise, dans la pure tradition grande mesure. Le tout Paris, politiciens, acteurs, entrepreneurs de renom, ont été habillés au moins une fois par Smalto. Retrouvez l’allure de la Maison Smalto, dans le triangle d’or de Paris, 44 rue François Iᵉʳ

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Grande mesure féminine : les femmes veulent aussi un tailleur en grande mesure

Évidemment, les marques de Haute Couture ne peuvent pas se passer du Bespoke. Bien-sûr, dans ces conditions, le vêtement n’a pas de prix. Encore plus si la pièce est unique et griffée. Ce qui assez paradoxal, c’est qu’on a souvent milité sur l’accessibilité de la Haute Couture au grand public. Résultat : aujourd’hui, on trouve plus facilement du prêt-à-porter de luxe féminin que de la grande mesure féminine.

  • Chanel : pour une robe de mariée Chanel ou une robe de gala, il faudra passer par Émilie Viard, l’actuelle Directrice Artistique qui a succédé à Lagerfeld. C’est elle qui s’occupe de toutes les créations de la marque et concocte les défilés saisonniers. La mythique adresse Chanel se situe au 31 rue Cambon dans Paris.
  • Catarina Knoch : un ovni dans le paysage de la couture, à deux pas de la tour Eiffel. Catarina a travaillé 13 ans pour Smalto et totalise plus de 30 000 heures de travail de couturière. Ce qui fait d’elle un maître tailleur. Enfin, une femme s’occupe aussi des femmes. Ses clientes veulent du fait main, veulent connaître les procédés de fabrication et veulent être certaines qu’on n’exploite pas les enfants, ou les travailleurs du lointain. Ici, on habille la femme en grande mesure pour le quotidien : manteau, jupe, veste, tailleur, pantalon et même les robes.

 

 

​Les jeunes créateurs innovants de Paris

Pas encore prêts pour la rue du Faubourg Saint-Honoré ou la rive gauche, les créateurs se découvrent dans des lieux inhabituels ou dans les corners shops des grands magasins. Pensez au Marais, Montorgueil, Saint-Germain-des-Prés, par exemple.

  • Ludovic de Saint Sernin : pas encore de grande mesure pour ce créateur mais de la demi-mesure pour sa collection Swarovski. On peut trouver sa ligne Idss au Printemps de la rue Caumartin. Jeune, authentique, inspiré par Balmain et Alaïa, c’est un nom qui fait parler de lui.
  • Victor Weinsanto : Exception n’est pas coutume, mais c’est sur Saint-Honoré qu’on peut explorer l’univers graphique et futuriste de Weinsanto. Normal, Madonna est déjà cliente.
  • Youssouf Fofana : les parisiens le connaissent, parce qu’il est un peu le porte-parole du quartier de la goutte d’or, un quartier populaire du 18ᵉ arrondissement. Sa griffe MCR (Maison Château Rouge) utilise bien évidemment le tissu wax et c’est dorénavant à la fashion week que vous trouverez le créateur. Ou à Londres, Tokyo et Pékin. Inspiration zoulou, afro-streetwear, les touristes en raffolent. Car évidemment pour Youssouf, la mode est dans la rue.

 

 

Un service grande mesure du choix du tissu à la personnalisation à la main

Traditionnelle ou avant-gardiste, confectionner un vêtement en grande mesure est devenu un phénomène attractif qui plaît beaucoup à la jeune génération. Lasse du prêt-à-porter et surtout très exigeante pour les finitions, elle veut des essayages, des retouches, une attention particulière. Et créer une histoire qui dure avec son maître tailleur parisien.