Les hommes peuvent tomber amoureux de leurs chaussures. Si on y voit une porte d’entrée à l’instar d’une Audemars Piguet ou d’une Rolex vers la reconnaissance, pas étonnant qu’il se noue un véritable lien affectif.
On dit même que la forme de la chaussure en dit long sur son propriétaire. Et, que lorsqu’il a trouvé chaussure à son pied, il la commande de plusieurs couleurs en signe de loyauté et de fidélité.
Les critères de sélection des souliers de qualité
Les critères auxquels il faut prêter attention nous sont enseignés par les maîtres bottiers eux-mêmes, qui, mieux que personne, font le choix de la seule qualité.
Le comportement du cuir de la chaussure : rendu visuel et essayage
Le cuir, pour peu qu’il faille le préciser, est la peau de l’animal (souvent du veau, de l’agneau ou de bovin). Or la peau n’est pas de qualité identique, qu’elle soit située juste sous l’épiderme ou plus profondément. Il y a donc trois appellations, de la plus haut de gamme à la plus grossière :
- La pleine fleur : elle conserve une partie du derme, qui lui confère un toucher particulièrement doux, ainsi que toutes les couches de la peau. C’est donc le cuir le plus authentique, mais aussi le plus dur à entretenir. Son seul traitement est une plongée dans le pigment ou le colorant, ce qui correspond à une finition aniline.
- La fleur corrigée : le derme est retiré. On dit que la fleur est corrigée car en ôtant le derme, on ôte les irrégularités. Mais ce faisant aussi un peu la qualité. D’autant que les traitements sont plus importants.
- La croûte de cuir : c’est ce type de cuir que l’on propose dans le prêt-à-porter ou les marques qui proposent des chaussures à moins de 100€ la paire.
Pour un cuir lisse, la régularité du grain démontre un tannage de grande qualité. L’aspect est légèrement brillant car il reflète naturellement la lumière, sans exagération ce qui serait le signe d’un traitement réservé à la croûte de cuir. Tout ce qui brille n’est pas d’or !
Pour les cuirs suédés ou nubuck, on doit s’approcher visuellement d’un velours sans grain et sans aspérité au toucher.
Quoiqu’il en soit, si vous passez la chaussure et que celle-ci imprime directement des plis, alors que vous n’avez marché que quelques mètres, reposez-la et changez de boutique.
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Les montages et coutures de qualité pour un soulier durable et esthétique
Les techniques de montage sont aussi la marque de la qualité dans l’art bottier. La fabrication est le critère numéro 2 après la tannerie. Sachez que le montage soudé, autrement appelé collé, ne requiert pas de couture, et que donc, nous n’en traiterons pas dans ces lignes.
Le montage Goodyear
L’avantage de ce montage est qu’il est robuste, grâce à une couture qui relie la tige à une trépointe elle-même cousue à la semelle. Il permet le ressemelage, ce qui prolonge la durée de vie de votre paire de souliers.
Le montage Blake
C’est un montage qui rend la chaussure étanche et souple : on coud la tige directement à la semelle extérieure et intérieure.
Le montage norvégien
Il s’agit d’un montage à double couture mais visible. Initialement, ce montage est conçu pour les travaux en extérieur et s’adapte très bien à un modèle plus décontracté ou à des boots, une chaussure plus lourde. L’avantage du cousu norvégien est la perméabilité et donc, un pied bien au sec pour s’aventurer ailleurs qu’en ville.
Visuellement les coutures externes (coutures petits points) doivent être fines, peu espacées, sans interruption et sans relief. Vérifiez également les coutures de la semelle en cuir, car ce qui ne se voit pas est révélateur de la réelle qualité du modèle.
Les marques de bottiers qui répondent aux critères les plus exigeants
Voici différentes options en termes de prix pour chausser tous les hommes sans restriction.
Meermin : vos souliers de conception et de confection espagnoles
La marque est basée aux Baléares. Pour maintenir des prix abordables, elle a décidé de vendre en direct aux hommes mais en conservant une branche Made To Order où on finance par pré-commande un modèle proposé. Il sera donc en édition limitée, à la demande, ce qui lui confère la rareté recherchée dans le sur-mesure. Toutes les autres gammes sont en vente sur leur site officiel notamment, du mocassin aux boots, en passant par les Oxfords.
Ils remplissent nos critères qualité, en matière de choix des cuirs et de façonnage.
Loake : le marque anglaise qu’on ne trouve pas en France
Cette entreprise familiale propose des souliers à la personnalité britannique. Le cousu Goodyear est sa spécialité, et la marque milite vraiment pour la durabilité des chaussures en garantissant la possibilité de réparer sa paire en cordonnerie. Ils guident les hommes novices sur la voie de l’entretien d’une patine, d’un cuir pleine fleur. Ce sont des militants en quelque sorte. Ils sont représentés à Paris par la boutique British Shoes, rue de Prague, mais vous pouvez acheter sur leur site pour la livraison à domicile de vos bottines, vos loafer (mocassin) ou vos brogues.
Septième Largeur : un créateur français passionné de beaux souliers
Communiquer sur la passion masculine du soulier et donner accès au haut de gamme à tous les hommes, voici la mission de 7L. Maison familiale, défenseurs du cousu Goodyear en France, et possédant leur propre atelier de patine, les Fernandez sont reconnus dans le milieu des créateurs d’origine française. L’originalité de leurs modèles, leur excellence artisanale et leur volonté de transmettre leur expérience font d’eux une marque à connaître absolument.
En showroom à Paris ou sur leur site internet, trouvez toutes les informations sur le choix de la bonne pointure, de la forme, l’histoire de leurs peausseries, l’entretien des cuirs. Leurs créations sont uniques, et les calcéophiles reconnaissent une paire de chaussures Septième Largeur quand ils en croisent.
Berluti : l’anti-conformiste de Paris
Celle qui rend les pieds des hommes bien plus qu’élégants : sexy est le mot juste. Car le style masculin le plus original est une création engendrée par une femme. Olga Berluti est la prêtresse des souliers masculins.
Sa touche : le travail sur la forme du soulier, particulièrement au niveau de l’orteil, est sa marque de fabrique. L’ultra personnalisation du modèle, classique, mais tatoué de décorations inédites convient à la gente masculine qui aime montrer ses pieds. Sans sobriété. Y compris dans le prix. La derbie passe d’ennuyeuse à déjantée.
Olga a découvert le tatouage sur cuir qu’elle décline sur des accessoires comme les ceintures ou la maroquinerie. C’est un tour de force et un plaisir originaires de France.
La silhouette se lit des pieds à la tête
Le proverbial diable se cache dans les détails. Les détails ne peuvent faire illusion. La tenue complète, la coupe du costume, le choix de la chemise, du col, des poignets, la forme des souliers, l’assortiment des couleurs (on ne marie pas les chaussures marron avec le costume noir), toutes ces informations en disent long sur votre maîtrise de l’art sartorial.
Il y a voir, et il y a regarder. On vous espère beau à regarder.